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Vous-mêmes,1991

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Vous-mêmes 22, 1991, acrylique, mine de plomb, collage et huile sur toile

Vous-mêmes 11, Souvenir de Frak L., 1991, acrylique, mine de plomb, collage et huile sur toile. 130 x 116 cm

Vous-mêmes 14, 1991, acrylique, mine de plomb, collage et huile sur toile. 146 x 130 cm

Vous-mêmes 20, 1991, acrylique, mine de plomb, huile sur toile. 146 x 130 cm

Vous-mêmes 8, 1991, acrylique, mine de charbon, collage et huile sur toile. 162 x 146 cm

Vous-mêmes 6, 1991, acrylique et huile sur toile, 130 x 116 cm

Vous-mêmes 9, 1991, acrylique, mine de plomb et huile sur toile. 116 x 100 cm

Vous-mêmes 1, 1991, acrylique et collage sur toile

Vous-mêmes 3, 1990, acrylique et huile sur toile, 92 x 80 cm

ETAT DES LIEUX, texte de l’artiste dans le catalogue de l’exposition

“Depuis quelques années déjà le désir de retrouver et de prolonger les œuvres de 1965-1967 s’est imposé à moi. Il n’était évidemment pas question de les reprendre dans leur processus d’alors, mais, en appréhendant la distance parcou-rue, d’en retirer un nouveau climat. La série Vous-mêmes montrée ici en est le dernier témoin.
Les couleurs immédiatement agressives, les collages et montages de matériaux les plus divers, dans leurs textures comme dans leurs teintes qui constituaient en grande partie la trame de ces peintures ne reviennent pas aujourd’hui sous cette forme. Mais la présence de plusieurs techniques employées parfois simultanément, acrylique, huile, fusain, les rappelleront en écho, proposant des étendues apparemment plus homogènes, cependant, me semble-t-il, plus souterrai-nement aiguës. La «redécouverte» d’un tableau de 1968, Le photographe, s’est faite le déclencheur de cette nouvelle suite d’images peintes, où le réseau photographique s’insinue sous quelques-uns de ses aspects. Dès ma jeunesse et dès le début de mon travail, la photographie n’a cessé de provoquer en moi non seulement un profond intérêt, mais une intense fascination. Je considère qu’elle et la peinture composent l’envers et l’endroit d’une même chose, en étroite dialectique.

La première, à mes yeux un peu distante, tend à fixer vertigineusement l’instant, paraît arrêter le temps. La deuxième, entre autres caractéristiques, est revêtue d’une sorte d’épi-derme, lisse ou accidenté et produit par le geste de l’artiste, restitue sans fin le représenté et le rend à jamais contem-porain. L’appareil de photo et son objectif devenus nos Gamiliers assidus, démoins, quêteurs, voyeurs, dénonciateurs, montreurs de vidies ou fausses nostalgies, de paysages rêvés ou pas, devaient figurer ici, en présence presque permanente et vivre dans la peinture.
On notera tout de même dans certaines œuvres l’irruption d’éléments collés: il s’agit, à une exception près, de fragments de lithographies de 1969 à 1972, exécutées à l’aérographe, dont le «rendu» paraît singulièrement étranger.


Ils sont utilisés comme prélèvements dans le temps en une (peut-être vaine?) tentative de le resserrer ou de l’annuler et jouent aussi le rôle de porte-à-faux, sublime point entre équilibre et rupture.”

-Jean Lecoultre

Photos © Jacques Bétant

©ASSOCIATION DES AMIS DE JEAN LECOULTRE 2022