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Maria Àngeles Saura

L’enfance est une terre magique, c’est bien connu. C’est si connu de nos jours qu’on semble oublier le sens des mots. On le dit de-ci, delà pour vous raconter aussitôt après de simples anecdotes sans aucun
charme ni mystère qui, habillées de ce terme de «magie», prétendent gagner un peu de prestige, une touche mythique. C’est comme entendre la pluie tomber. L’éclat se ternit, et l’adjectif «magique» est réduit à «attendrissante», «naïve», «formidable», «drôle», «super». Tout sauf magique.
Pourtant, l’enfance l’est bien, magique. Et si, on a la chance de vivre dans un lieu prédisposé et que ce lieu est habité et visité par des gens étonnants, elle l’est encore davantage. Car les lieux de ce type ont pour vertu de recevoir l’inattendu sans scandale, et ces gens, le don de transformer ce qu’ils vivent et ce qui les entou-re, en imprégnant à jamais les espaces de la mémoire. Tels de bienfaisants barbares, ils mettent au rebut l’ancien et en lumière le nouveau—même si ce n’était pas leur propos— pour que le monde puisse respirer comme il faut, dans un constant renouveau de merveilles, comme dirait Gracián.

J’ai eu, quant à moi, cette chance. Le territoire de mon enfance se trouvait dans un de ces lieux : une grande maison que mes parents avaient fait construire à la lisière urbanisée de la grande ville, avec la campagne à quelques mètres à peine, au bout de la rue, et des habitants et des visiteurs dotés de ce talent novateur. Il y avait là des bergers et leurs troupeaux, des vendeurs ambulants et leurs délicieuses marchandises, des aiguiseurs de gammes ascendantes et descendantes, tous de vieille souche magique. Il y avait là des musiciens, des peintres, des photographes, des écrivains et des acteurs qui, en toute liberté, apportaient de nouvelles magies et déclenchaient de grandes explosions. Rien ne redevenait comme avant: Sur un piano à queue, par exemple, une valse, une sonate ou une gavotte cessaient de paraître baroques, classiques ou romantiques, et tout en restant ce qu’elles étaient, sonates, valses ou gavottes, éclataient en syncopes sauvages, percussions de touches brutales et d’harmonies dissonantes, annonçant que là, sur le bois noir et solennel, avaient surgi Poulenc, Bela Bartok ou Prokofiev.

Dans un couloir, ou une chambre, la beauté, habituellement appréciée dans des visages clairs, de proportions symétriques, se brisait en obscures irrégularités ou en regards, comme celui de ce visiteur, qui, je ne sais pour-quoi, me semblait avoir non pas deux yeux mais un seul œil, et c’était Luis Buñuel vous montrant qu’il y avait des beautés aussi sublimes, et certainement bien plus intenses que les autres.

Dans une petite pièce obscure, Carlos, l’un de mes frères, avait installé son laboratoire pour développer les photos prises dans la mai-son, dans son atelier, ou lors de ses voyages. Une machine noire, juste une tête, du papier blanc, des liquides incolores conservés dans des flacons jaunâtres, des bacs, des pinces et une ampoule rouge pour toute lumière favorisaient les rencontres : rites, fêtes, paysages, corps, sueurs, visages, parmi lesquels celui de Jean, instruments de travail, décors, villages, en noir et blanc, se distinguaient, d’abord parmi les ombres, depuis leur virtualité seulement projetée et ensuite depuis leur ferme réalité dans les bacs, vous regardant fixement, pour que vous les accueilliez avec la qualité d’attention et justesse de ton et de lumière qu’ils méritaient. Puis, en sortant, le jardin abritait un autre
lieu, par ailleurs non moins magique, une imprimerie, où, dans un des recoins, mon frère aîné, Antonio, avait fait construire un atelier pour peindre, écrire et dessiner. En y pénétrant, un royaume de prodiges nous accueillait, d’autant plus étonnants peut-être encore pour moi à l’époque qu’ils me semblaient, en même temps, si naturels. Dans un bref texte que j’ai écrit il y a des années, je l’ai appelé «le salon de tous les prodiges» et je n’exagérais guère, c’était bien cela.

Petit espace, rempli de lumière, entouré d’arbres, aux murs recouverts de lierre et, au printemps, de dahlias et de roses où tout se transformait et se rapprochait de l’enfant que j’étais; lieu qui n’excluait pas, à la différence de

ce qui se produisait chaque fois que l’on se frottait au monde des adultes. Bien au contraire, cet endroit attirait la petite fille de six ou sept ans. Ce que les grandes personnes appelaient, d’un sourire entendu et supérieur, des histoires de gamine, était là-bas compris et apprécié, justement par l’un des leurs, une grande personne, comme Carlos, qui me considérait comme son égale, au lieu de me regarder comme un être étrange, un habitant d’une planète de minuscule dimension. Tous deux sur même plan, nous pouvions réaliser mille choses différentes, partager les mêmes goûts, les mêmes sujets d’admira-tion, rire des mêmes plaisanteries, devenir ensemble sérieux le temps d’un moment ; tous les deux à égalité dans une même aptitude à apprendre ou à enseigner; s’il m’apprenait un jeu, je lui en montrais un autre ; s’il réalisait un dessin, j’en faisais un autre; s’il me dévoilait quelque chose, je lui révélais autre chose. Et c’était tout simplement magnifique de se sentir adulte sans y être obligée. Un autre jeu, en
somme.
Dès que l’on franchissait le seuil, les murs de cet espace, au lieu d’être lumineux, étaient noirs, tous les quatre, d’un noir d’encre. Le sol, en guise de tapis, était recouvert de taches de peinture qui ressemblaient à des potions secrètes, plutôt qu’à des restes d’un quelconque travail. Le mobilier n’était pas constitué de meubles, mais de tout un fatras de flacons, de pots, de pinceaux, de tubes, de boîtes en fer blanc, de spatules. Partout des taches, des formes, des couleurs, des chevalets, des tableaux à moitié peints; des toiles déjà achevées, à côté d’autres encore vierges qui attendaient leur heure ; des dessins, des livres, des revues, des papiers, des insectes, des cartes postales. En guise de chaises, deux hauts tabourets. Voilà ce que l’on découvrait en entrant.


Plus loin, les paysages parcourus en rêve, indéfinissables, et à plus forte raison impossibles à dessiner, soudain prenaient forme un beau matin: des soleils sous-marins, des poissons célestes, des montagnes rêveuses, des atmosphères aux palpitations secrètes s’étendaient devant moi, tels que je les avais vus en me pro-menant, sans bizarrerie aucune, les infranchissables barrières nocturnes une fois dissipées.
Nous pratiquions un jeu qui consistait à dessiner à main levée n’importe quoi, la première idée qui nous traversait l’esprit. Ensuite, on faisait passer entre nous, les amis réunis là, le dessin bien caché, pour que le suivant fasse le sien, sans regarder le précédent et l’on découvrait à la fin quel résultat bizarre et amusant cela donnait. Ce jeu portait là-bas un nom extraordinaire: le cadavre exquis.

Les objets dont on pensait se défaire, ou ceux que la famille destinait à la poubelle, prenaient là-bas de la valeur: les fils de fer des bouchons devenaient des sculptures aux noms aussi ravissants que L’esprit du champagne, qui me revient aujourd’hui. Mes propres dessins, que j’oubliais habituellement aussitôt faits quand je ne les déchirais pas, étaient récupérés et certains • même prenaient place à côté de ceux de grands artistes qu’Antonio épinglait sur un panneau, sur son panneau-autel de liège. Mes vieilles petites poupées, cassées et désarticulées, étaient promues à une nouvelle catégorie, constituant l’une des pièces maîtresses de l’enceinte, dans un jeu d’une cruauté plastique qui me fascinait; peut-être à cause de cette once de barbarie dont l’enfance a toujours besoin. Antonio les pendait par le cou à un mur, certaines avec leur chevelure, d’autres chauves, les unes manchotes, les autres boiteuses, d’autres encore borgnes, mais toutes figées dans leurs pâles et énigmatiques sourires.


Antonio, avec mon aide modeste, lançait sur l’ensemble des poupées placées à des hauteurs différentes, des jets de peinture rouge sang qui dégoulinait sur leurs faces blêmes et sur la noirceur du mur, créant un décor qui détruisait Pidée que je me faisais jusqu’alors de la décora-tion. Mais si ce ruissellement continue à couler aussi rouge dans ma mémoire, il le fait sans cruauté, mais plutôt empreint du clin d’œil de l’esthétique et de la liberté surréalistes.

Et puis il y avait les grosses pierres que nous ramassions dans la campagne de Madrid ou de Cuenca, qui cessaient d’être de vulgaires cailloux pour devenir des spécimens d’un monde inconnu, avec leurs marques rouges, indigo, noires ou blanches. Et aussi les taches-visages, les racines-corps, les chenilles-bijoux, les coquillages-échos. Et un mannequin qui chaque mois prenait une vie différente. Et des livres, aux mains soigneusement lavées, qui ouvraient des fenêtres, Et des gestes, aux doigts barbouillés sans aucun soin, qui ouvraient des portes. Il y avait également des planches d’anatomie aux tons doux qui, déployées successivement, offraient à la vue le brutal secret de la vie.

On trouvait tout cela là-bas et bien d’autres choses.

Mais il aurait manqué une dimension, une chaleur fondamentale, si l’atelier ne s’était pas ouvert à des prodiges en chair et en os, à des visiteurs de l’âge de mes frères, et dotés de la même disponibilité communicative. Ils étaient faits du même bois que nous, flexible, et partageaient notre goût pour le jet de la peintu-re-sang, les chaleureuses bienvenues au milieu des bacs, la peinture improvisée et la promenade familiale dans les paysages nocturnes. Ils apportaient le contraste en plus. Ils avaient aussi généralement des allures étonnantes. Je me rappelle un Marocain qui ressemblait à un sultan, une Cubaine, une princesse, qu’on aurait dit sortie d’un roman de Salgari et un Américain qui avait à la fois des airs de Stanley et de Livingstone. Je me souviens aussi d’unAustralien, de plusieurs Européens, d’Africains et d’autres d’origines diverses. Parmi les Européens, il y avait Jean, un peintre suisse, grand, mince, aux yeux bleus perçants, avec son air particulier de magicien qui passa tout de suite du statut de visiteur à celui de permanent à l’atelier d’Antonio, le partageant pratiquement avec lui.

Jean arriva à un moment difficile.
L’Espagne subissait la dictature de plein fouet, l’ambiance était étouffante, et le monde cultu-rel, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi, brillait par son absence, c’était le désert absolu.
Pourtant, Jean sut trouver tout de suite ce qu’il y avait de mieux. Il s’attacha aux gens, aima le paysage, surtout le paysage castillan, d’une profondeur constamment austère. Il apprécia la nourriture, apprit la langue, peigna, dessina, tomba amoureux d’une Espagnole, Acacia, qu’il épousa par la suite. Je pense que c’est ici qu’il réussit encore mieux à comprendre l’intensité de celui qu’il connaissait déjà et admirait, ce monsieur qui, au lieu de deux yeux, me semblait n’en avoir qu’un seul.


Dès son arrivée, il se joignit au mouvement de renouveau que certains jeunes artistes s’efforçaient de créer pour lutter contre le marasme rétrograde; parmi eux, se comptaient mes deux frères. Très tôt, ils commencèrent à agir. Des expositions, des manifestes, des poèmes, des écrits, des films, une activité inlas-sable. Et héroïque. C’est à peine si je peux en parler, étant alors encore très jeune, mais je sais très bien ce que cela représentait, presque une révolution qui jaillit aujourd’hui devant moi comme un véritable miracle. Avec, bien enten-du, la grandeur du miracle qui n’en est pas un.

Je ne peux davantage parler du Jean d’alors.
J’imagine que, lorsqu’il venait à la maison, j’étais en train d’étudier ou de jouer quelque part, je ne me rappelle pas très bien. Mais j’ai un souvenir fondamental : son regard, , et cela suffit, parce qu’un jour il nous annonça qu’il avait un don particulier, celui de percer les surfaces de son bleu transparent et apparemment inoffensif, et de rendre à la lumière, sans en avoir l’air, avec élégance, entrailles et noirceurs.
Jean ne tarda pas à retourner à Lausanne.
Deux ou trois années plus tard, il partit pour s’y installer et je ne le revis plus. J’en avais constamment des nouvelles par Antonio et je connaissais l’évolution de son travail vers une expression de plus en plus personnelle et raffi-née, mais je ne le rencontrai plus et n’eus plus l’occasion de reparler avec lui. Je ne le rencontrai même pas lors de ses expositions à Madrid.
Jamais. Et les choses en restèrent là jusqu’à il y a trois ans.

Jean Lecoultre et Maria Àngeles Saura, 2002


Cette année-là, Antonio mourut après de longs mois de maladie. Un bon ami commun, Pierre Canova, rétablit le contact et nous nous sommes retrouvés: Jean, Pierre, Marcos, mon mari, Carlos et moi, tous les cinq ici, à Madrid. Nous nous sommes embrassés, reconnus, avons beaucoup discuté, nous sommes promenés dans les endroits qu’il connaissait et aimait. Nous avons déjeuné et dîné dans des bistrots et des restaurants anciens, vu d’autres amis qui se souvenaient sans nostalgie. J’ai beaucoup appris avec eux et, petit à petit, je me suis aperçue de quelque chose d’extraordinaire: Jean était toujours capable de créer l’étonnement à différents degrés.

Tout d’abord, celui de l’amitié. Réussir qu’un ancien visiteur de mon enfance devienne en un rien de temps l’ami qu’il n’avait cessé d’être. Ensuite, l’étonnement de sa peinture.
L’éblouissement de constater qu’il existait une continuité sans rupture entre ses premiers travaux en Espagne et en Suisse, animés d’un double souffle -le surréalisme et l’attraction pour notre culture— et l’œuvre postérieure : les intérieurs domestiques paisibles, mais dégageant des odeurs putrides; les êtres aussi anodins que les lieux qu’ils occupent et avec lesquels ils se confondent, semblant parfois être les uns des excroissances des autres; les atmosphères d’une correction menaçante, tyrannie où se nichent toujours l’ordre et le Pouvoir ; le sang qui viole le paradis de l’enfance et ses fétiches; tout le répertoire du dé-faire humain qu’il a mis en lumière minutieusement, déjà bien analysé par les experts. Et ces œuvres qui, par leur condition implacable, peuvent déconcerter par rapport aux premières, plus douces en apparence, je les rattachais sans difficulté grâce à lui, à sa présence, et grâce au lien rigoureux imposé par son regard et sa compétence.


Puis il y a les avions, étonnement de découvrir que, mis à part son enthousiasme pour ces engins, goût assez répandu que d’ailleurs je partage, il sait les piloter, ce qui veut dire qu’il sait décoller, naviguer et atterrir. Et, ma foi, soulever du sol ces machines, si précises et compliquées et les faire tenir dans l’espace en maintenant cap et stabilité, et le faire avec cet air à lui si fragile, de promeneur en ville, de savant distrait et de poète de table de bistrot, là, je dis chapeau!


Après, il y a l’étonnement causé par sa biographie, et sur ce point, le mystère s’épaissit, parce que dans les livres et catalogues publiés sur lui, nous lisons qu’il est né en 1930, à Lausanne.
C’est ce qu’il y a d’écrit: né en 1930 à Lausanne. Mais, moi, je n’en crois pas un mot : il semble avoir six ans, sept tout au plus et, par ailleurs, cette histoire de Lausanne n’est pas très claire.

Tout d’abord, il parle un espagnol si parfait que certains sons, difficiles ou impossibles parfois à prononcer par nous mêmes, les c, les j ou les z, il les articule à la perfection, non pas d’une façon académique, mais tout à fait popu-laire. Ensuite il a un goût plus que suspect pour l’ail, la mayonnaise, le jambon et le brandy national, uniquement, qu’il commande d’une façon très authentique: un coñá! Il a également une très nette préférence pour le vin de table le plus courant de nos bistrots, celui que nous osons à peine commander; il connaît des films espagnols aux titres incroyables et dont personne n’a entendu parler, mais après vérification, nous découvrons qu’ils existent réellement et, du coup, c’est moi qui deviens Suisse. Quand l’on se promène avec lui dans Madrid, tout d’un coup son visage s’illumine dans une rue ou en traversant un carrefour, ému comme s’il avait découvert un trésor de grande valeur et l’on est persuadé qu’il a trouvé des racines plus intimes et profondes que celles qu’un madrilène de pure souche ne pourrait jamais découvrir. On va d’étonnement en étonnement.
Et, à la fin, vient le plus émouvant pour

Un après-midi, en bavardant ensemble —
je ne me rappelle pas le contenu de notre conversation—, le petit espace magique de l’enfance resurgit, cet espace que, depuis la mort d’Antonio, était enfoui dans ma mémoire et dont je n’avais parlé à personne, sauf sporadiquement en famille, un espace nullement mort, mais un peu à l’écart qui, soudain, revient à la vie. Jean se souvenait parfaitement de tout et, mieux que moi, de certaines choses. Comme nous avions conservé cet espace, dépoussiéré, et soigné avec attention, il fut très facile de l’habiter à nouveau: le jardin, le coin, les murs noircis, le sol des sortilèges, les lieux des rêves, le mannequin toujours en vie, les poupées aux pâleurs souriantes saignant contre le noir, les coquillages, les dessins, les cailloux cosmiques, et, par-dessus tout, au-dessus de tout, lui, mon frère, son ami, qui nous tenait compagnie sans exclusion, aussi près de nous que nous de lui, les trois sur le même plan, et tous les trois pouvions partager des goûts, des admirations, des aversions, des blagues, des discours sérieux, les trois faits du même bois, flexible, et avec le même désir de rire et de discuter.
Provoquer l’étonnement pendant l’enfance, c’est grandiose, bien que ce territoire soit toujours prêt à l’héberger, c’est bien connu. En revanche, pouvoir le susciter plus tard, à l’âge des carapaces, c’est quelque chose d’énorme, c’est quelque chose d’énorme, d’extraordinaire.


Franchement, Jean, ne pas savoir encore si tu es un Suisse qui aime l’Espagne ou un Suisse qui est né en Espagne ou encore un Espagnol qui habite en Suisse, tel que tu aimes parfois te définir; ignorer à l’heure actuelle si tu as six ans, soixante-dix ou trois cents ans, si tu sais piloter un avion ou des navettes spatiales, si ton véritable nom est Jean ou Juan ou Juanico, à y bien réfléchir, rien ne m’étonne, je dirais plus; cela doit être ainsi, parce que, en fin de comptes, tu es un magicien, n’est-ce pas? Ce qui est logique devrait être illogique avec toi et vice-versa.

Et tu n’as pas triché. Tu nous l’avais déjà
annoncé au milieu des arbres et du lierre.

Maria Ángeles Saura

Paru dans “Panoplies, Oeuvres sur papier”, Catalogue de l’exposition à la Fundaćion Antonio Perez, Cuencas, 2002. ©Fundaćion Antonio Perez

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